Sauver le monde

Quand j’étais enfant, je rêvais d’être « sauveuse du monde », je m’en étais fait une mission…

En grande section de maternelle, je me souviens avoir embrassé sur la bouche un certain Mickaël « pour qu’il travaille mieux » : j’étais persuadée que j’avais des super pouvoirs. En CM1, j’ai pris mon plus gros classeur pour taper sur la tête de Julien, qui n’arrêtait pas d’enquiquiner une nouvelle venue dans notre classe : j’étais persuadée que j’étais une grande justicière. Chez les scouts, du haut de mes 12 ans, j’ai formé une mêlée avec mes coéquipières pendant une veille de feu. Accrochée aux unes et aux autres pour empêcher toute possibilité de nous séparer, je criais à tue tête « On est toutes solidaires !!!!! » : j’étais ridicule.

Depuis, j’ai fait un peu de chemin. J’ai essayé de comprendre comment fonctionne notre monde. J’ai voyagé (un peu), je me suis investie (souvent) dans diverses associations, je me suis engagée parfois. J’ai signé des pétitions, j’ai soutenu des campagnes, j’ai participé à des rassemblements, j’ai manifesté en chantant et en silence, j’ai occupé des places et des bâtiments, j’ai cherché des moyens d’action novateurs, je me suis formée. Et surtout, tout au long de ce parcours, j’ai eu la chance de rencontrer des gens formidables, qui m’ont aidé à faire des choix et à devenir celle que je suis aujourd’hui.

Pour autant, je ne me pense pas militante, je ne me sens pas militante.